5 août 2009

Vigie-feu pour l'ADPC 06


L'été, les jours de grand vent et de sécheresse, Fanny Varlet sait qu'elle peut-être appelée par les responsables de la protection civile. Cette bénévole gagne alors le Haut-de-Cagnes, monte les 60 marches de la tour du Château et y passe la journée avec un autre sauveteur.

De là-haut, on a une vue imprenable sur le littoral, du Cap Ferrat au Cap d'Antibes. Mais ce spectacle ne les intéresse pas. Généralement, ils tournent le dos à la mer, pour regarder au Nord, vers les collines du pays Cagnois et les contreforts de l'arrière-pays. Carte et jumelles en main, ils traquent la mauvaise fumée et deviennent alors les yeux des pompiers.
« Cette mission est exceptionnelle. Cagnes est la seule commune où nous participons à la lutte contre les incendies » précise Eric Criscuolo, directeur départemental de la protection civile. Elle a commencé à l'été 2004, un an après l'incendie catastrophique de 2003, qui a ravagé une partie de la commune. « Nous voulions améliorer la détection des incendies et j'ai demandé à la protection civile de nous aider. D'où l'idée d'avoir une vigie au Château par jour de grand risque » explique Louis Nègre, le maire.

Ce dispositif complète les vigies de Force 06 installées au Pic des Courmettes et à Sophia. « Celle du Château a une meilleure vision des collines de Cagnes. Surtout, elle permet de déceler des fumées, situées en fond de vallon, dès le départ de l'incendie. Avant que la fumée monte et que le feu progresse, nous pouvons gagner quelques précieuses minutes sur une intervention » explique Eric Criscuolo.

Un exemple de cette efficacité ? « En 2006, nous avions repéré un début de fumée, alors que Les Courmettes et Sophia ne le voyaient pas encore », selon Raymond El-Aroussi et Raphaël Radier, formateurs à la Protection civile. Ces deux cadres apprennent aux bénévoles à connaître les fumées, l'évolution d'un incendie, et surtout à manier cartes DFCI et boussoles. En cas d'alerte, ils avertissent par radio le central de Force 06 et de l'ONF.

« Généralement, lors des journées de garde, on reste en plein air, au sommet de la tour, dans le vent violent, la chaleur et le claquement des drapeaux » reconnaissent les bénévoles. A l'été 2008, ils avaient détecté trois départs de feu : à Antibes, Nice et Saint-Laurent-du-Var. Pour cette fin d'été, ils sont toujours prêts.
Source: Nice Matin